Ces dernières années, la Tunisie a entamé des négociations approfondies avec l’Union européenne afin de trouver un terrain d’entente en vue de la création d’une zone de libre-échange approfondie et globale. Toutefois, ces négociations ont été l’objet de critiques sévères de la part des acteurs de la société civile tunisienne et des économistes qui mettent en garde contre le risque de se précipiter vers la signature d’un accord à un moment inopportun qui peut conduire à une concurrence déséquilibrée entre les marchés tunisien et européen.

Ces critiques ne reposent pas uniquement sur des projections théoriques, mais également sur l’impact de l’accord de libre-échange signé entre la Tunisie et l’Union européenne au milieu des années 90. En réalité, l’avenir sera toujours imprévisible tant qu’il n’y aura pas d’évaluation du passé, ce qui était au cœur même du livre de 95 pages écrit en français par Abdeljelil Bedoui et Mongi Mokadem intitulé « Évaluation du partenariat entre l’Union européenne et la Tunisie ».

Le livre est divisé en trois chapitres. Le première traite de la mondialisation néolibérale et des changements qu’elle a causés aux niveaux mondial et national. Les auteurs considèrent en effet que les nouvelles normes encadrant les activités économiques sont moins équilibrées et plus stressantes que leurs prédécesseures, ce qui entraîne un appauvrissement global du Sud. Le deuxième chapitre comporte une analyse des résultats des partenariats entre les deux parties depuis 1995 et aboutit à des conclusions telles que la limitation de la croissance économique Tunisienne en pourcentage inférieur ou égal à 5 ​​par an au cours de cette période, en plus d’une grande vulnérabilité du tissu  économique. Enfin et surtout, les deux experts s’attachent à décrire la nature de l’accord de partenariat en cours de négociation et à anticiper les résultats attendus, avant de demander une reformulation des relations entre l’Union européenne et la Tunisie sur une base différente et plus équilibrée.